dimanche 28 juin 2009

Récit d'un hussard (12)

Le modem nouveau est arrivé (après huit semaines), merci Johann.
Mon récit peut reprendre.


IENA


1806. L'année s'étirait paresseusement. Nous étions cantonnés sur les terres de Bavière ou de Moravie, en attente de rentrer chez nous. Cela faisait bientôt dix mois que nous avions vaincu à Austerlitz et l'empereur gardait ses troupes auprès de lui, tant qu' une paix sûre et durable n'était pas signée avec l'ex-coalition.

Nous avions passé l'hiver, le printemps puis l'été à surveiller les pays conquis sans que nous ayons à subir le moindre combat. Les troupes profitaient de ces instants de répit.

Mais à l'automne, les événements s'accélérèrent. La Prusse qui était restée en dehors de la troisième coalition, ayant reçu en contrepartie le territoire d'Hanovre, commençait à s'agiter.

L'empereur, qui réorganisait l'ancien Saint-Empire en confédération du Rhin, promettait aux états le composant, son protectorat. De plus, pour s'assurer la paix avec le Royaume-Uni, il envisageait de rétrocéder Hanovre aux Anglais. Tout ceci inquiétait l'empereur de Prusse qui voyait son influence diminuait sur les territoires voisins.

Les espions de l'empereur le prévinrent que depuis le mois d'août, l'impératrice de Prusse; Louise de Mecklenbourg-Strelitz attisait la haine des officiers prussiens contre notre nation. Ceux-ci s'amusaient à aiguiser leurs sabres sur les marches de l'ambassade de France à Berlin, ce qui fit dire à l'empereur Frédéric-Guillaume III :" pas besoin de sabres, les gourdins suffiront contre ces chiens de Français!"

Cette invective, lorsqu'elle fut connue de notre campement, excita chacun d'entre nous. Que la Prusse nous déclare la guerre et nous repousserons son armée jusqu'à Berlin.

Le 8 octobre, on nous lut un bulletin nous disant ce que nous pressentions déjà : " Soldats! L'ordre de votre rentrée en France était déjà donné, des fêtes triomphales vous attendaient. Mais des cris de guerre se sont fait entendre à Berlin. Nous sommes provoqués par une audace qui demande vengeance."

Nous étions prêts. Plus vite nous vaincrions cette armée, plus vite nous serions chez nous.

Un an que nous étions partis. Un an loin de nos familles, la séparation devenait pesante. Un an que ma fille était née et je ne la connaissais pas encore. Angélique m'envoyait des lettres où elle me la décrivait, me rassurait sur sa santé et m'écrivait son impatience de me revoir revenir auprès d'elle. Devant ma mélancolie, Honoré se félicitait d'être célibataire et m'assurait, une fois encore, de sa protection, désireux de me voir revenir en France bien vivant.

Le 9 octobre, nous reçûmes l'ordre de faire marche vers la Prusse, destination Berlin.

L'empereur décida d'envoyer une partie de sa cavalerie en reconnaissance à la recherche des armées ennemies; nous en fûmes. De son côté, l'armée du maréchal Lannes rencontra des troupes prussiennes à Saalfeld. Elle les repoussa après un combat âpre et indécis. Il fallut la mort du prince Louis Ferdinand de Prusse, neveu de l'empereur pour que les troupes ennemies rompirent le combat. Ce fut le jour de gloire d'un jeune hussard du 10éme; Jean-Baptiste Guindey. Ce jeune maréchal des logis de vingt ans venait de rejoindre depuis un an les corps d'armée du maréchal Lannes. Lors de cet affrontement où le prince prussien avait choisi un bien mauvais champ de bataille; coincées entre une colline et deux rivières en contrebas, ses troupes subirent la détermination de celles de l'armée française. Après quelques heures d'affrontements et malgré le courage des soldats ennemis, ils furent débordés. C'est lors de ce repli, quand le prince voulut sauter une haie et que son cheval s'y empêtra qu'il fut rejoint par le jeune hussard. Celui-ci ne le reconnut pas et croyant avoir à faire à un officier ennemi, le somma de se rendre. Le prince Louis-Ferdinand préféra faire face et se défendre. Il blessa Jean-Baptiste Guindey à l'oreille, mais celui-ci répliqua et porta plusieurs coups au prince prussien au bras et à la tête, un dernier coup de sabre à la poitrine vit Louis-Ferdinand tomber de son cheval; mort.

Le maréchal Lannes fit rendre les hommages au prince mort au combat et envoya une estafette prévenir l'empereur.

Tous ces faits nous furent rapportés par le chirurgien major Virvaux qui assista à la bataille et qui, le lendemain, examina le corps du prince en la chapelle de Saalfeld.

La nouvelle de la mort du neveu de l'empereur Frédéric-Guillaume fut accueillie dans nos rangs par une immense clameur; l'affrontement contre la Prusse commençait de la meilleure façon qui soit.

C'est donc le lendemain de cette première victoire qu'il nous fut ordonné d'aller à la rencontre des troupes prussiennes vers la ville de Liepzig. Nous n'y vîmes personne. Les plaines entourant la ville étaient désertes. Pas un soldat, pas un paysan comme si la région avait été désertée. Il était clair que les troupes prussiennes avaient choisi un autre lieu d'affrontement.

D'autres éclaireurs prévinrent l'empereur qu'en fait l'arrière-garde prussienne se trouvait du côté d'Iéna et que le gros de l'armée était plus au nord. Il nous fut demandé de laisser là nos reconnaissances et de venir rejoindre les troupes impériales à Iéna. Napoléon avait décidé de s'y rendre et ordonna au maréchal Davout de se diriger vers le nord pour couper la route aux forces prussiennes. Il devrait les affronter que si leur nombre était réduit, dans le cas contraire il devrait attendre le renfort du maréchal Bernadotte.

Une fois encore, notre empereur mettait sa stratégie en place. Nous étions tous persuadés que celle-ci comme les précédentes allait avoir raison des armées ennemies.

Le 13 octobre, alors que nous chevauchions vers la ville prussienne, l'armée de notre empereur arrivait près de la ville d'Iéna et là, nos éclaireurs repérâmes des troupes ennemies positionnées sur le plateau du Landgrafenberg, au-dessus de la ville.

Nos troupes s'installèrent à l'écart du plateau et attendirent la nuit. Notre empereur ordonna que ne fussent allumés que très peu de feux de bivouac. Il put ainsi observer le positionnement des soldats d'en face qui, eux, avaient un très grand nombre de feux allumés, ce qui lui fit croire que toutes les forces prussiennes étaient rassemblées sur ce plateau.

Lorsque nous rejoignîmes l'armée française dans la matinée, le brouillard venait à peine de se lever et la bataille bien engagée.

Mis en réserve à l'arrière du champ de bataille, nous eûmes le temps d'être renseignés sur le déroulement des événements depuis le début des opérations.

Ainsi, nous apprîmes que dans la nuit, l'empereur décida de prendre d'assaut le plateau. Il ordonna au maréchal Lannes de faire monter ses divisions jusqu'au sommet et à l'artillerie de le suivre. Il semblerait que ce ne fut pas facile tant les chemins empruntés étaient escarpés. L'empereur, lui-même, une lanterne à la main guida les artilleurs dans leur tâche.

Une fois au sommet, Napoléon dit aux troupes de ne pas craindre la cavalerie prussienne et que leurs carrés d'infanterie étaient largement efficace pour lui tenir tête.

Malgré le brouillard ou grâce à lui, le maréchal Lannes entraîna ses troupes sur les positions de l'avant-garde prussienne.

Ses divisions s'étaient séparées, chacune visant un objectif différent. Ainsi, le général de brigade Claparède surgit devant le village de Closewitz où se trouvaient les bataillons saxons de Frédéric Rechten et le bataillon prussien de Zweifel. Ces derniers, surpris, firent feu sur nos troupes qui répliquèrent. Pendant plusieurs minutes les deux camps se fusillèrent sans que la situation n'évoluât.

Alors, le général Claparède ordonna à ses troupes légères d'aller au pas de charge s'emparer du bois qui encerclait le village et de surprendre l'ennemi. Ce qui fut fait. Les soldats finissant leur travail à la baïonnette.

Les divisions du général purent ainsi continuer leur progression vers les lignes ennemies et ceci, malgré les tirs d'infanterie qu'elles recevaient.

De son côté, le général Gazan n'arrivait pas à s'emparer du village de Cospeda solidement défendu. Après avoir repoussé une sortie des troupes ennemies, le général décida de contourner le village et d'attaquer par le flanc. Bien lui en prit, car après de rudes combats, les troupes françaises s'emparèrent du village et sur leur lancée, elles s'emparèrent du hameau de Lutzenrode.

Les divisions du maréchal Lannes progressaient toujours, même si le général prussien Tauenzien, général en chef de l'armée ennemie, avait repositionné ses troupes qui offraient ainsi une résistance à nos soldats.

Mais, une fois encore, nos vaillants fantassins, baïonnette au canon, montèrent à la charge des lignes ennemies et finir par les rompre ce qui eut pour effet d'entraîner dans leur fuite la majorité des troupes qui formaient l'avant-garde prussienne. Nos soldats ainsi s'emparèrent d'un grand nombre de canons et firent beaucoup de prisonniers.

Par cette action les troupes du maréchal Lannes ouvrirent le passage vers le plateau et la ville d'Iéna. Notre empereur était satisfait; il allait pouvoir installer son artillerie sur les hauteurs.

Les positions étaient établies. Le maréchal Lannes était au centre, à gauche du plateau se trouvait l'armée du maréchal Augereau, à droite, le maréchal Soult. Plus en arrière se trouvaient les troupes du maréchal Ney qui devait patienter et ne pas s'engager. C'est à ce moment-là que nous rejoignîmes la Grande Armée et vînmes nous positionner en réserve des troupes engagées. Il était neuf heures du matin, le soleil n'arrivait pas encore à traverser le brouillard.

Pendant une heure, ce ne fut que mouvement de troupes. Les Autrichiens se rendant compte de leur erreur, comprenant enfin qu'ils avaient face à eux la totalité ou presque de l'armée française. Le général Tauezien se voyait obligé de repositionner son armée.

De son côté, notre empereur attendait que toutes ses divisions soient en place pour lancer l'offensive. Du fait du brouillard, il était difficile d'observer tous ces mouvements. Il devait attendre les estafettes qui l'avertissaient des positions de ses différentes armées. L'information que lui apporta l'un de ces messagers le laissa sans voix; le maréchal Ney était passé à l'offensive. Il était dix heures du matin.

Notre général en chef entra dans une colère retentissante. Ainsi, le jeune maréchal ne put encore freiner sa fougue et engagea son armée dans un affrontement dont l'empereur jugeait l'issue incertaine.

Profitant du brouillard, il s'était glissé entre les armées des maréchaux Lannes et Augereau sans que ceux-ci

s'en rendent compte. Mais ce que ne savait pas l'impétueux maréchal, c'est qu'au même instant, le général prussien Hohenlohe lançait sa cavalerie contre les troupes des maréchaux Lannes et Augereau. Par son avancée, le maréchal Ney se trouvait à l'avant-garde; c'est donc ses soldats qui reçurent la charge de la cavalerie prussienne.

À cet instant, le brouillard se leva légèrement permettant à notre empereur d'observer le champ de bataille.

Ce que nous vîmes tous nous pétrifia. L'artillerie prussienne, bien en place, décimait les rangs de l'armée du maréchal Ney qui s'était de trop avancée.

S'abritant dans un bois, Ney rassembla sa cavalerie légère et la fit charger l'artillerie à cheval ennemie. La manoeuvre réussie et la cavalerie s'empara de nombreuses pièces. Mais la cavalerie ennemie, à son tour chargea et repoussa le 10éme régiment de chasseurs à cheval. Après diverses attaques et contre-attaques, notre cavalerie dut se retirer derrière l'infanterie qui accueillit les cavaliers prussiens à coup de mousqueterie, ceux-ci perdirent beaucoup d'hommes. Mais ils chargèrent encore et encore. La situation du maréchal devenait précaire.

L'empereur décida de reprendre l'offensive. Il commanda à ses armées d'avancer sur l'ennemie et nous ordonna, sous les ordres du général Bertrand, d'aller porter secours au maréchal Ney.

Nous voici plongés dans la bataille. Le brouillard était maintenant entièrement levé et nous permettait de voir l'ensemble du champ de bataille. Que de corps éparpillés deci - delà! des blessés, des morts, des pièces d'artillerie oubliées. L'odeur fétide, bien connue, des champs de bataille particulièrement meurtriers. Nous n'y faisions plus attention, notre seul but était de porter aide à nos camarades. Avec Honoré à mes côtés, nous chevauchions vers les armées du maréchal qui continuaient à subir les assauts des troupes prussiennes.

La rencontre fut brutale. La cavalerie du maréchal Ney était en bien mauvais état, beaucoup de morts, les survivants se battant avec courage contre des soldats supérieurs en nombre et en armement. L'infanterie française manquait de munitions ce qui obligea le maréchal à éparpiller ses bataillons et ainsi offrir une résistance moins compacte. En agissant de cette façon, le maréchal Ney se découvrit et sa sécurité devenait plus problématique.

Notre régiment en avant-garde faisait une brèche dans les rangs ennemis. Nous sabrions autant que possible. Notre arrivée ayant rééquilibré les forces, nous sentions les prussiens plus hésitants. Après avoir désarçonné quelques cavaliers ennemis, j'aperçus le colonel du régiment prussien qui se dirigeait droit vers le maréchal Ney, déjà en proie à l'attaque de deux cavaliers ennemis.

Je criai à Honoré:" avec moi !" Et nous fonçâmes vers le maréchal qui était prêt à être submergé.

En arrivant prés de lui, j'apostrophais le colonel qui fut tout surpris de me trouver face à lui. Alors qu'Honoré dégagé le maréchal de ses agresseurs, j'entamai mon combat contre l'officier de cavalerie ennemi. Son bras était lourd, ses coups faisaient mal, mais mon poignet ne cédait pas. Je luttai et voyais le visage de mon adversaire qui grimaçait sous l'effort. Il se battait depuis longtemps et je le laissai s'épuiser à frapper mon sabre. Il perdait peu à peu de lucidité et un coup plus appuyé le déséquilibra. J'en profitai pour l'attaquer et lui portai un premier coup sur l'épaule qui lui fit lâcher un cri de douleur. Je croisai son regard au moment où je plantai mon sabre à travers sa poitrine. Il resta quelques secondes figé, les yeux grands ouverts vers le néant et tomba sans vie. Le maréchal Ney s'approcha de moi et me glissa:" Merci, capitaine! Maintenant nous allons vaincre". Et l'impétueux officier bridait son cheval pour remonter à l'assaut. Je le suivais ainsi qu'Honoré qui ne me lâchait pas d'une selle. Les cavaliers prussiens virent leur commandant mourir et, désorganisés, préférèrent rompre le combat ce qui laissa leur infanterie à notre merci. Les soldats de l'armée du maréchal Lannes avaient rejoint ceux du maréchal Ney et tous ensemble, fondaient sur l'armée ennemie qui pliait peu à peu.

Nous dûmes encore affronter cette cavalerie courageuse et nombreuse qui revenait sans cesse au combat, pour protéger les fantassins du maréchal Lannes qui s'étaient retrouvés à portée de sabres ennemis. Nous progressions et comme les armées des maréchaux Soult et Augereau obtenaient de vifs succès, elles aussi, nous sentions que la victoire nous tendait les bras.

Les infanteries des divers corps d'armée prenaient village après village, bois après bois à l'ennemi, celui-ci se voyait repousser toujours plus loin. Le maréchal Soult put disposer son artillerie sur les hauteurs d'Iéna et ainsi fit d'énormes dégâts dans les rangs ennemis.

L'empereur Napoléon demanda à tous les corps d'armée de fondre sur l'ennemi et de le battre autant que possible. Ainsi, après l'artillerie, l'infanterie finit le travail à la baïonnette et fit un grand nombre de morts, de blessés et de prisonniers chez les Prussiens. Notre rôle fut de poursuivre les fuyards et de nous emparer du plus grand nombre d'étendards; ce qui fut fait. La victoire était totale et l'armée prussienne anéantie. Les renforts ennemis du général Rüchel arrivèrent trop tard et ne servirent qu'à protéger la fuite des armées du général Hohenlohe dans le plus grand désordre. Le général qui faillit être emporté par la vague de fuyards, s'accrocha à sa place et décida de poursuivre son avancée, parvenant en haut du plateau. Il y fut accueilli par les armées françaises réunies et fut tué d'une balle en pleine poitrine. Son aide de camp prit le commandement, mais submergés par nos forces réunies, les soldats prussiens débandèrent aussi vite qu'ils purent. Sous le commandement du prince Murat, nous contournâmes ces pauvres fantassins perdus et les encerclâmes, sabrant ceux qui voulaient se battre et faisant prisonniers ceux qui voulaient se rendre.

D'autre part, les grenadiers à cheval de notre corps d'armée achevèrent les dernières divisions qui résistaient encore sur le champ de bataille.

Notre empereur qui voulait en finir avec cette armée commanda au prince Murat de poursuivre l'ennemi qui s'était réfugié vers le village de Weimar et de faire en sorte qu'il soit mis hors de combat.

Tous escadrons réunis, nous fonçâmes sur les prussiens et les encerclâmes faisant encore de nombreux morts et des milliers de prisonniers. Cette fois-ci, la bataille était terminée et l'armée prussienne anéantie. " Ces chiens de Français " avaient répondu à l'arrogance de l'empereur Frédéric de la manière la plus claire.



Quelques jours plus tard, l'empereur me fit appeler auprès de lui et devant son état-major me félicita pour ma bravoure qui permit au maréchal Ney de mener à bien son entreprise:

" Capitaine, il semblerait que vous soyez destiné à protéger vos supérieurs. Je n'ai pas oublié votre initiative à Arcole. Je vous nomme colonel dans le premier régiment de chasseurs ou de hussards venant à être vacant".

Emporté par ma fougue, au lieu de remercier l'empereur pour cette promotion, je me suis entendu répondre:' Votre Altesse, je vous sais gré de cette nomination, mais je préfère encore garder mon grade et rester auprès de mes hommes. Ils me sont fidèles et je ne pourrais pas les abandonner pour un autre commandement."

À ma grande surprise, alors que je venais de me rendre compte de mon audace, l'empereur sourit:" décidément, capitaine Bigogne, vous n'êtes pas fait comme les autres. Votre fidélité vous rend unique. J'accède à votre demande. Vous serez colonel au 1er hussard quand le poste sera vacant".

Honoré Greff, lui-même, félicité et décoré, m'entraîna avec lui vers notre bivouac où m'attendaient mes hommes, déjà prévenu de ma réaction. Ils m'entourèrent et me félicitèrent me promettant fidélité et bravoure jusqu'au bout de cette campagne.

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