vendredi 5 juin 2009

Récit d'un hussard (10 et 11)

Toujours pas de nouvelles de notre modem. Cela fait trois semaines que nous attendons. Y-a-t-il parmi vous quelqu'un qui travaille chez Alice qui serait capable de m'expliquer comment fonctionne l'entreprise. çà m'aiderait. et surtout comment savoir où se trouve notre modem puisqu'il parait qu'il est en route. il doit arriver à dos d'âne du fin fond de la Chine.


LA GRANDE ARMEE


La première fois que ce terme fut employé, ce fut l'empereur lui-même qui le fit à Boulogne sur mer, alors qu'il était encore question d'envahir l'Angleterre, en 1804. Il voulait rendre hommage à chacun de ses soldats qui enduraient la douleur, la souffrance, mais qui combattaient avec force et portait haut les couleurs de la nation.

Profitant des informations contradictoires que l'empereur fit transmettre à l'ennemi, nous passâmes le Rhin, alors que le général Ney affrontait l'ennemi et que les généraux Bernadotte et Soult contournaient les Autrichiens pour les empêcher de battre en retraite. Le général Mack, commandant en chef des troupes de la coalition, dut se replier vers Ulm après avoir subi de lourdes pertes à la bataille d'Elchingen. Il espérait y attendre le renfort des armées du général russe Koutousov. Mais, ce dernier, mal renseigné, croyait notre armée encore à Boulogne et, de ce fait, ne se pressait pas pour arriver. Mal lui en prit. En effet le siège de la ville ne dura pas longtemps. Dès que l'état-major aperçut les forces que nous déployâmes autour de lui, il préféra capituler et ceux qui essayèrent de s'enfuir furent poursuivis par les régiments du général Murat et stoppés dans leur fuite.

Le soir même, le camp fêtait cette nouvelle victoire. Nous étions devenus des soldats de l'Empire et non plus de la République, mais la ferveur était la même. Tous nous reconnaissions en Napoléon 1er un très grand chef militaire et nous étions prêts à le suivre aussi longtemps et aussi loin qu'il nous le demanderait.

Peu à peu s'élevait des bivouacs une chanson que quelques soldats avaient imaginée après la victoire:

" Micmac, nous avons pris le général Mack comme une prise de tabac ". Chacun s'amusait de l'ironie. Nous étions soulagés, la bataille passée, d'être toujours vivants et de ne pas avoir dû ferrailler de trop face aux armées autrichiennes. Nous savions que l'empereur allait continuer sa marche en avant et serrant dans ma main le médaillon de mon aimée, je priai que les jours futurs soient comme celui-ci.

Notre avancée nous porta jusqu'à Munich puis sur la route de Vienne où sous les ordres du maréchal Murat, nous fûmes chargés d'inspecter les abords de la ville autrichienne et d'informer l'état-major de son système de défense.

Très vite, nous nous rendîmes compte que Vienne n'était défendue que par les troupes austro-russes du général Koutouzov, soit quelques milliers d'hommes peu aguerris.

Du reste, peu sûrs de leurs forces, les coalisés envoyèrent le général Giulay vers l'empereur pour négocier un armistice. Napoléon fit répondre qu'il ne concevait une suspension des armes que si elle était suivie d'une négociation de paix.

En ramenant le général autrichien vers la ville, le maréchal Murat s'approcha de moi et me parla:" Capitaine, j'ai une mission à vous confier, quelque peu particulière. Accueillez avec vos hommes en votre bivouac ceux qui accompagnent le général. Essayez de les faire parler. Toute information que nous pourrions obtenir sur l'état de moral des villageois pourrait nous être fort utile". Mission bien particulière en effet.

Le soir même, la consigne étant passée, nous nous occupâmes de l'escorte. Avec Honoré Greff, nous nous chargeâmes du domestique du comte de Giulay. Il mangea et but au-delà de toute raison. La ville manquait de vivres depuis plusieurs jours et leurs repas étaient de plus en plus frugaux. Complètement euphorique, le domestique parla avec emphase :" comme il n'y avait pas assez de combattants, on voulut créer un corps municipal de cavalerie. L'appel concernait les hommes de la noblesse, les bourgeois et leurs fils, les fonctionnaires, les commerçants, les manufacturiers et même les rentiers. Et bien vous savez ? La plupart préférèrent quitter la ville plutôt que se préparer au combat."

Il but un nouveau godet et reprit: " Les objets précieux de la ville ont été évacués ainsi que les archives. Direction la Hongrie. Et vous ne savez pas le plus beau."

Nous fîmes les étonnés en remplissant une nouvelle fois son verre:" L'empereur, lui-même, voulut quitter Vienne. Il fallut que la garde bourgeoise le retienne et le séquestre en son palais. Ne croyez-vous pas cela misérable ? Seules l'impératrice et sa famille furent autorisées à s'enfuir.

Puis soudain, le domestique s'arrêta et tomba d'un coup dans un profond sommeil. Son réveil serait douloureux.

Les jours suivants, nous continuâmes notre progression vers la capitale autrichienne et, bientôt, nous campâmes tout près de la ville, du côté d'Hütteldorf.

Les avant-postes de la coalition reçurent l'ordre de ne pas se battre et l'armée austro-russe quitta la ville. Les Autrichiens vers les Alpes et les Russes reculèrent sur la rive gauche du Danube.

Nous étions prêts à rentrer dans la ville, d'autant qu'une délégation de villageois nous invitait à le faire en nous portant des chariots de nourritures malgré les privations, quand le maréchal Murat reçut une missive de l'empereur qui s'alarmait de le voir aller si vite. Il l'accusait même de ne voir que la gloire de rentrer dans la ville. Il ajouta qu'il n'y a de gloire que là où il y a du danger.

Le maréchal fut choqué par cette lettre venant de l'empereur, son cousin. Il se défendit en écrivant à son tour au général en chef, précisant qu'il marchait sur Vienne pour devancer les Russes qui, le savait-il, faisaient route vers la capitale autrichienne. Il voulait empêcher la jonction de la coalition et désirait forcer l'empereur d'Allemagne à signer toutes les conditions que Sa Majesté lui plairait de dicter. Il s'agissait seulement de cela et non pas de gloire.

Quelques jours plus tard, nous entrâmes dans la ville, accueillis par une population curieuse et inquiète. Nous nous dépêchâmes de traverser la cité pour atteindre le pont du Tabor qui menait vers l'autre rive du Danube. Nous le fîmes d'autant plus facilement que les Autrichiens qui avaient refusé de défendre leur ville, nous guidèrent dans les rues pour rejoindre le passage vers l'autre rive par le chemin le plus court. Plus particulièrement l'un d'entre eux, le général à la retraite Funk qui, sur son cheval, nous accompagna jusqu'au pont.

Bientôt, toute l'armée traversa la ville et les maréchaux Lannes et Murat usèrent d'un stratagème pour prendre possession du pont. Ils firent croire aux troupes russes qu'un armistice était signé entre l'empereur d'Allemagne et Napoléon et qu'entre autres choses les ponts devaient être remis aux Français et non pas brûlés comme il avait été auparavant décidé. Les Russes hésitèrent puis finir par se retirer au-delà du pont laissant les voies d'accès à la ville en notre possession.

Nous contrôlions la cité et nous attendions l'empereur à la tête de ses troupes pour le lendemain.

Il arriva peu souriant. Il venait d'apprendre la déroute de la marine française à la bataille de Trafalgar, au lendemain de la bataille d'Ulm, de plus, il n'était pas satisfait du comportement de Bernadotte qui lui fit perdre, dit-il, une journée. La réunion d'état-major qui eut lieu au palais de Schönbrunn fut, nous en eûmes quelques échos, particulièrement sérieuse. Malgré tout, l'empereur félicita ses maréchaux et son différent avec Murat fut oublié.

Laissant la garde de la ville aux troupes hollandaises, "la grande armée" partit vers la Moravie à la poursuite du général Koutouzov. Nous devions empêcher la jonction entre les troupes du général russe et les renforts qui venaient de Pologne. Nous apprîmes aussi que les Autrichiens commandés par Buxhoeweden faisaient route vers nous. La prochaine bataille où elle ait lieu s'annonçait déterminante.

Les armées des maréchaux Murat et Soult ainsi que la garde impériale avaient pour mission de couper la route au général Koutouzov et éviter ainsi la jonction avec l'armée de Pologne.

Nous rejoignîmes le général russe à Hollabrun où l'état-major ennemi plutôt que de se battre proposa une suspension d'armes au maréchal Murat et à notre grande surprise celui-ci accepta. Tel n'était pas les ordres et cette initiative aurait pu avoir des conséquences dramatiques.

En effet, profitant de ce répit, le général Koutouzov rejoignit les troupes de Pologne. La réaction de l'empereur ne se fit pas attendre. Il envoya une lettre au maréchal Murat, lettre que je pus lire quand il fallut réagir aux ordres de Napoléon Bonaparte. Il écrivait:

" Il m'est impossible de trouver les mots pour vous exprimer mon mécontentement. Vous ne commandez que mon avant-garde et vous n'avez pas le droit de faire armistice sans mon ordre. Vous me faites perdre le fruit d'une campagne. Rompez l'armistice sur-le-champ et marchez sur l'ennemi. L'aide de camp de l'empereur de Russie est un polisson; les officiers ne sont rien quand ils n'ont pas de pouvoirs; celui-ci n'en avait point. Les Autrichiens se sont laissés joués pour le passage du pont de Vienne, vous vous laissez jouer par un aide de camp de l'empereur, je ne conçois pas comment vous vous êtes laissé jouer à ce point."

En nous lisant cette lettre, officiers de son armée, le maréchal Murat semblait abattu et malgré tout très en colère. Il ne dit qu'une phrase:" allons, il faut continuer!"

Nous ne pûmes attaquer que l'arrière-garde, le gros de la troupe avait rejoint les renforts et filait loin devant nous.

Le 19 novembre, nous entrâmes dans Brno où nous trouvâmes un butin considérable. Mais, dorénavant, il n'était plus possible d'espérer attaquer séparément les deux armées.

Le maréchal Soult avançait vers Austerlitz, nous le suivions à une journée et l'armée de l'empereur accélérait encore sa marche pour rejoindre ce point stratégique le plus rapidement possible.

Plus tard, le lieutenant Putigny, ami d'Honoré, nous raconta cette marche:" nous reprenions nos forces à Laxenburg, mais nous dûmes dès l'aube du 30 novembre repartir. Cette marche fut l'une des plus dures que l'empereur exigea de nous. On disait, souvent, que Napoléon 1er gagnait ses batailles plus avec nos jambes qu'avec nos fusils, mais là... Imagine, nous avons parcouru 36 lieues en 36 heures. Nous marchions sans halte. Je portais le drapeau. Sa hampe penchait toujours plus en arrière, me causant une douleur à l'épaule, tandis que la colonne s'allongeait. J'allais comme un automate, sans penser. Je fixais machinalement devant moi les traces du cheval de mon capitaine. Sa croupe montait et descendait. Je me laissais porter par ce rythme."

La marche fut éprouvante et pourtant ils étaient prêts à livrer bataille là où notre empereur décida qu'elle se déroulerait : à Austerlitz.


AUSTERLITZ

Une immense plaine dominée d'un côté par un haut plateau; le plateau de Pratzen et prolongée de l'autre côté par des marais. En ce début décembre 1805, le froid était intense. Le sol était glacé et les étangs gelés, on pouvait les traverser à pied de part en part tant la glace était épaisse.

Au matin du 1er décembre, l'empereur décida de mettre en place sa stratégie pour la bataille. Pour cela, il monta sur le plateau de Pratzen et invita tous les officiers de son armée à le suivre. Une fois que nous étions là-haut, l'empereur regarda la plaine qui s'étalait devant nous et sourit. Enfin, il nous parla:" si je voulais empêcher l'ennemi de passer, c'est sur ces hauteurs que je me placerais. Mais alors, je n'aurais qu'une bataille ordinaire. Si, au contraire, je me place en retrait de ce plateau, l'ennemi viendra s'y installer. Et si j'affaiblis ma droite, il tentera d'enfoncer mes lignes de ce côté, espérant couper mon armée en deux. Alors, à ce moment-là, nous attaquerons le plateau, surprenant l'ennemi. Celui-ci, de fait, verra ses troupes encerclées, il ne restera plus qu'à resserrer le filet pour obtenir une magistrale victoire."

L'empereur se tut, le regard toujours fixé sur cette plaine comme s'il visualisait cette bataille. Enfin, il nous fit face et il ajouta:" redescendons, messieurs, allons parler à nos troupes."

Cela dit, il s'engagea sur le chemin menant à la plaine, son sourire toujours affiché sur son visage.

Une fois en bas, il fit réunir son armée autour de lui et parla de sa voix claire et forte:" Soldats, demain l'armée russe se présentera devant vous pour venger l'armée autrichienne vaincue à Ulm. Ce sont ces mêmes bataillons que vous avez battus à Olla Brunn et que depuis, vous avez constamment, poursuivis jusqu'ici. Les positions que nous occupons sont formidables et pendant qu'ils marcheront pour couper ma droite, ils me présenteront le flanc.

Soldats, je dirigerai moi-même, tous nos bataillons. Je me tiendrai loin du feu si, avec votre bravoure, vous portez le désordre et la confusion dans les rangs ennemis, mais si la victoire était un moment incertaine, vous verriez votre empereur s'exposer aux premiers coups, car la victoire ne saurait hésiter en cette journée surtout où il y va de l'honneur de l'infanterie française qui importe tant à l'honneur de la nation".

Que, sous prétexte d'emmener les blessés, on ne dégarnisse pas les rangs et que chacun soit bien pénétré dans cette pensée, qu'il faut vaincre ces stipendiés de l'Angleterre qui sont animés d'une si grande haine contre notre nation.

Cette victoire finira notre campagne et nous pourrons reprendre nos quartiers d'hiver, où nous serons joints par les nouvelles armées qui se forment en France; et alors la paix que je ferai sera digne de mon peuple, de vous et de moi.

Soldats réchauffez-vous en vos bivouacs, assurez-vous de vos armes, demain sera une journée à la gloire de la Nation et de son armée."

L'ovation qui suivit le discours de notre chef dura plusieurs minutes et malgré le froid si vif, les mots de l'empereur, une fois encore, nous avez réchauffés le coeur.
La nuit s'achevait. Le sommeil fut difficile à trouver tant le froid nous envahissait et nous cinglait à travers nos vêtements et nos couvertures. Pourtant un peu avant le lever du jour chacun se préparait pour cette journée qui s'annonçait si primordiale pour la nation. Je vérifiais une nouvelle fois que le portrait de mon aimée était bien suspendu à ma poitrine, puis en compagnie d'Honoré Greff, j'allai m'occuper de ma monture.

2 décembre, 7 heures du matin, l'armée prit ses positions en arrière du plateau de Pratzen comme l'avait décidé l'empereur. La plaine était dans un brouillard intense. Il nous serait difficile d'apercevoir l'ennemi avant qu'il ne soit sur nous, mais çà sera de même pour lui. À nous de profiter de cette circonstance. Là-bas, sur la butte de Schlapanitz, j'apercevais l'empereur sur son cheval entouré des maréchaux; il attendait. Nous attendions tous. Les Russes allaient-ils tomber dans le piège? L'issue de la bataille en dépendait.

Notre régiment au coeur de l'armée du prince Murat était positionné sur le flanc gauche du dispositif. Le flanc droit commandé par le maréchal Davout devrait subir les premières charges ennemies.

En effet les premières percées du soleil nous dévoilèrent le plateau où s'étaient installées les troupes russes. Celles-ci faisant marche à présent vers les troupes de Davout, dégarnissant le plateau. Notre empereur avait vu juste, l'ennemi s'était laissé berner.

À partir de là tout alla très vite. Il nous fut demandé d'attaquer les régiments du général Bragation et de les repousser le plus loin possible. Pendant ce temps, au centre, l'armée du maréchal prendrait position sur le plateau de Pratzen abandonné par les Russes et porterait secours aux troupes de Davout en encerclant les forces russes.

Nous montâmes à l'assaut des troupes austro-russes qui furent surprises de nous voir surgir du brouillard tout près d'elles. Notre charge fut soudaine. Les fantassins ennemis n'eurent pas le temps de se dégager que déjà nous sabrions à tour de bras permettant à notre infanterie d'avancer au pas rapide sur des soldats apeurés et désorganisés qui n'eurent que la ressource de s'enfuir pour éviter d'être tués sans combattre.

Alors que tout semblait perdu, la cavalerie russe surgit devant nous et stoppa notre élan. Nous dûmes ferrailler ferme pour maintenir notre position tant la charge ennemie fut forte. Combien de temps dura cet affrontement? Je n'en savais rien. Déjà beaucoup d'hommes étaient morts au corps à corps. Parmi eux un grand nombre de noms de la noblesse russes entraînés par le prince Repnin. Au milieu du combat, alors que nous commencions à prendre le dessus, les cavaliers ennemis rompirent le combat nous laissant la plaine comme trophée. Cette manoeuvre malgré tout permit à l'infanterie du général Bragation de se retirer en ordre vers le village d'Austerlitz.

Vers midi, la victoire était assurée. Les troupes russes encerclées par nos deux armées ne pouvaient que mourir en combattant, se rendre ou essayer de s'enfuir par les marais gelés, mais la glace rompant, bon nombre de soldats moururent noyés ou saisis par le froid.

Il nous fut demandé de poursuivre l'ennemi et ainsi, jusqu'à la tombée du jour, vers 17 heures, nous débusquâmes les soldats autrichiens ce qui nous permit de faire un grand nombre de prisonniers.

La victoire, en fin de journée, était éclatante et la coalition était décimée. L'empereur avait gagné son pari. Notre nation étendait sa puissance sur une grande partie de l'Europe.

" Vive la Nation ! Vive l'Empereur!" exultèrent les soldats quand Napoléon Bonaparte vint près d'eux pour les féliciter.

" Soldats! Commença-t-il, je suis fier de vous. Vous avez à la journée d'Austerlitz justifié tout ce que j'attendais de votre intrépidité; vous avez décoré vos aigles d'une immortelle gloire. Une armée de 100 000 hommes, commandée par les empereurs d'Autriche et de Russie, a été en moins de quatre heures ou coupée ou dispersée. Ce qui a échappé à vos fers s'est noyé dans les lacs. Quarante drapeaux, les étendards de la garde impériale de Russie, cent vingt pièces de canon, vingt généraux, plus de trente mille prisonniers, sont le résultat de cette journée à jamais célèbre. Vous n'avez plus de rivaux à redouter. Ainsi en deux mois, cette troisième coalition a été vaincue et dissoute. La paix ne peut plus être éloignée.

Soldats, quand le peuple français plaça sur ma tête cette couronne impériale, je me confiai à vous pour la maintenir toujours dans ce haut éclat de gloire qui seul pouvait lui donner du prix à mes yeux. Mais dans le même moment, nos ennemis pensaient la détruire et l'avilir. En ce jour d'anniversaire du couronnement de votre empereur, vous les avez anéantis et confondus.

Soldats, lorsque tout ce qui est nécessaire pour assurer le bonheur et la prospérité de notre patrie sera accompli; je vous ramènerai en France; là vous serez l'objet de mes plus tendres sollicitudes. Mon peuple vous recevra avec joie et il suffira de dire, "j'étais à la bataille d'Austerlitz pour que l'on réponde, " voila un brave".

La gloire était sur nous. Si peu de pertes et tant de fatigue et de meurtrissures. Mais la nation était sauvée et notre coeur remplit d'une félicité à hauteur des plus grandes émotions de la vie d'un homme. Cette nuit-là nous parut presque douce et paisible.

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