lundi 1 septembre 2008

Mon père, ce sculpteur(5)

LA DOULEUR DE LA MERE

- Décidément, tu te complais dans le drame.


- Je ne fais que reprendre le titre que tu avais donné à l'une de tes premières sculptures; la descente de croix. Cette oeuvre date de 1960. Incroyable talent. Tu réalisas, dès cette époque, une pièce maîtresse de ta collection.

- Appelons çà, la chance du débutant.

- Il n'est pas question de chance, c'est du talent. Le don qui s'offrait à la lumière.

- Je te l'ai déjà dit; l'oeuvre n'est pas voulue, mais trouvée. J'avais rencontré, en la circonstance, l'inspiration qui se concrétisa en cette scène dramatique.

- Un disciple douloureux soutient entre ses bras, Jésus, le visage encore marqué par la douleur de son supplice et face à eux, bien droite, le visage digne, Marie, la mère, dans son chagrin tout intérieur. Oeuvre magistrale et dramatique, on sentirait, à travers le bois, le coeur de cette mère qui bat trop vite pour ce fils sacrifié à qui elle essaierait, par son simple regard, de redonner vie.

- Parce que je l'ai imaginée comme mère et non comme mère de Dieu. Et la mère espère encore en la vie de son fils.

- Comment ignorer, bien sûr, en regardant cette sculpture, la douleur de ta propre mère face à la mort de sa fille Geneviève que chacun appelait Ginette.

- Tu sais, très sincèrement, je n'ai jamais pensé à cette relation lorsque j'oeuvrais à cette sculpture, ni même une fois terminé.

- Pourtant, ce drame familial plombera tant ton coeur ainsi que celui de tes parents que je reste persuadé que la tristesse apparente de tes oeuvres ne peut avoir d'autres origines que celle-là.

- Tu sais ce que je pense sur la soi-disant tristesse de mes sculptures.

- Certes, mais laisse-moi croire que la douleur s'installa plus dans ce qui suivit la mort de Ginette que dans sa mort en elle-même.

- Qu'est-ce qui te fait dire çà ?

- Déjà enfant timide s'exprimant peu, ce sont tes cousines germaines qui me le confièrent, tu fus désemparé devant la disparition de cette soeur aînée drôle et enthousiaste qui te laissait seul face à toi-même et à tes peurs dans une atmosphère lourde et pesante qu'installât peu à peu ma grand-mère.

- Nous touchons l'intime. Je sais que tu es mon fils et que notre conversation pourrait devenir une "confession d'outre-tombe " mais, laisse-moi mes battements de coeur et parlons art et sculpture, s'il te plait.

- Il n'y a pas d'oeuvre innocente, de créativité du hasard. Tout se suggère, toujours. Pourquoi l'inspiration de l'artiste est-elle ainsi et pas autrement ? Pourquoi as-tu été inspiré par Le Gréco ? Pourquoi as-tu choisi la sculpture plutôt que la peinture? En as-tu eu le choix? Quelle force intérieure t'a guidé sur cette voie? Tant de questions qui entourent la créativité, l'inspiration. Saura-t-on jamais par quelles connexions tout cela ne se met en place?

- L'espérance! que fais-tu de l'espérance? C'est elle qui alimente la foi. Devant les mystères, l'homme dit qu'il ne croit qu'à ce qu'il comprend. Pourtant, s'il est malade, il accepte le diagnostic rendu par le médecin ainsi que le traitement sans chercher à comprendre.

- Excuse-moi d'insister, mais tu ne pouvais pas exprimer ton art sans exprimer ta tristesse intérieure. Tu devais le faire pour survivre, pour échapper aux fantômes qui te poursuivaient depuis ce mois de décembre 1925. Tu aurais pu en être malade gravement ou en mourir. L'art t'a sauvé, t'a prolongé et l'amour de maman a fait le reste.

- Elle fut vraiment la chance de ma vie. Non seulement notre rencontre fut inespérée, mais l'amour qui en suivit ne prit jamais une ride. Ta mère fut jusqu'à mon dernier jour mes béquilles indispensables.

- Ce chemin que vous avez tracé et partagé pendant plus de cinquante ans était votre chemin. Votre rencontre fut peut-être provoquée, mais l'amour qui en est né a trouvé sa force dans l'envie de ces deux coeurs d'exister pour eux, loin des souffrances du passé, comme si enfin, grâce à ma mère, tu allais naître une nouvelle fois, vierge des troubles intérieurs qui te minaient peu à peu. Ton don pouvait alors peu à peu s'exprimer sans honte ni peur. Un cadeau de la destinée pour illuminer la deuxième partie de ta vie.

- L'amour est incompréhensible. Il te prend par la main et t'entraîne où il veut. Tu n'as qu'à l'accepter ou l'oublier. Je l'ai accepté avec ses instants de bonheur et ses contraintes aussi. La fidélité ne s'achète pas, mais se mérite. L'amour, c'est le visible qui suggère l'invisible. Barreaux de l'échelle qui permettent à l'esprit de monter sans s'attacher à ce qu'il voit vers ce qu'il ne voit pas et à quoi il tend.

- Il est donc normal que l'une de tes premières sculptures fasse référence à la douleur de la mère, comme pour définitivement t'en débarrasser et l'exposer ainsi aux yeux de tous. Même si le message ne pouvait être perçu que par ceux qui connaissaient ton histoire, tu avais osé lier la douleur originelle, la souffrance physique d'un fils mêlé à la souffrance morale de la mère, à une douleur simple d'une mère parmi tant d'autres, privée de sa fille. Tu mêlais ta vie à ta foi chrétienne pour dire combien cela fut étouffant, mais que de la plus terrible épreuve naissait l'espérance.

- Ah tu vois! l'espérance. Qu'est ce que je disais?

- L'éternité de l'âme ou le chemin qui se prolonge au-delà de notre vue.

- L'esprit rend tout immense.

- Je n'allais jamais te voir travailler. Aurais-tu aimé çà ? Je pense que tu préférais rester seul dans ton atelier, sans témoin, sans distraction. Le travail du bois demande tellement de concentration et d'application que je t'imagine bien me rabrouer devant mon indiscrétion.

- Que dirais-tu si on venait te parler ou regarder par-dessus ton épaule pendant que tu écris?

- Tu connais ma réponse. C'est notre jardin secret et nous entrouvrons la porte qu'avec parcimonie.

- Au mieux.

- Tu avais une sorte de rituel dans ton approche de l'art. Toujours le même maillet et les ciseaux à bois, aiguisés à la roue à eau. Rien de moderne, pas d'appareils électriques, de mini rabot ou autre ustensile plus récent. Non, seulement les instruments éternels du sculpteur. Tu travaillais comme ces prédécesseurs des temps jadis, à la force du poignet.

- À quoi m'auraient servi ces appareils modernes? Le ressenti de la matière était mon seul guide. Le maillet, le ciseau à bois résonnaient dans ma main et se propageaient dans chaque cellule de mon corps, c'est ainsi que venait l'oeuvre. Cela n'aurait pu être avec ces instruments bruyants et déshumanisés.

- Si je comprends bien tu voulais sentir sous tes coups le bois qui cède ou résiste, orienter ton ciseau de façon à ce que le coup suivant aboutisse à ce que tu recherchais, vivre ton art comme un apprenti du moyen âge ou des temps plus anciens, jouir pleinement du travail fini quand l'oeuvre se donnait à toi dans toute sa beauté après tant d'heures de travail.

- Tu as compris.

- Je me souviens qu'il t'arrivait de démarrer une sculpture, puis de l'abandonner quelque temps, en commencer une autre, revenir à la première, ainsi de suite au gré des caprices de ton inspiration.

- La sculpture n'est pas un meuble, c'est ou tente d'être de la pensée solidifiée. Et le propre de la pensée est de venir, de s'égarer et de réapparaître ou de se perdre à jamais.

- Cela me fait me souvenir d'une statue inachevée et abandonnée sous ton établi. Elle représentait un visage d'enfant, les bras tendus devant lui vers je ne sais quel secours. Un jour, en mal d'inspiration photographique, je pris cette statue et la posant au sol la prit en photo. Sa position particulière donnait l'impression que cet enfant sortait de la terre. Saisissant. Tu vis mes photos et ne disant rien tu finis la statue, le vernis et l'installa avec les autres dans la maison. Depuis elle, orne la chambre de mon fils.

- L'oeuvre d'art est communication. Sous cet angle, sa qualité dépend donc de son aptitude à la réaliser. Quand cette oeuvre est terminée c'est-à-dire lorsque l'auteur n'a plus rien à lui dire, à lui faire dire, elle est livrée au public. À partir de ce moment, elle devient indépendante séparée de son "père" qui n'est plus qu'un spectateur comme les autres bien qu'elle ne cesse cependant de porter son empreinte. Alors pourra se nouer des échanges entre celui qui regarde et l'objet regardé et s'instaurera un dialogue, se créer des contacts d'esprit à esprit auxquels l'auteur n'a jamais pensé, car la contemplation pourra provoquer autant de réactions que peut-être différent l'univers particulier de chacun. De cette réalisation dépendra la vie de l'oeuvre selon l'importance et l'exclusivité des échanges par la magie de son langage. Mais aussi l'appel de l'oeuvre pourra ne pas être entendu, aucun contact ne passera, elle n'éveillera pas d'écho, elle ne sera pas sentie. Il y a des cris qui ne sont pas entendus parce que le vent est contraire ou qu'il retentit dans le désert des esprits ou encore que ces esprits sont absorbés par des soucis ou des peurs qui les rendent sourds. Toi, tu l'as entendue, cette oeuvre, bien mieux que moi et tu me l'as fait aimer telle qu'elle était. Ainsi va la magie des rencontres artistiques bien plus mystérieuses que les rencontres sentimentales.

- Lorsque tu ne sculptais pas, tu pensais sculpture. Assis dans un fauteuil, un bout de crayon mille fois aiguisé à la main, un bout de papier, tu dessinais. Tu faisais des croquis de sculptures futures. Tu avais dans ta tête l'oeuvre terminée, tu la reproduisais d'un trait assuré. Il ne te restait plus qu'à trouver le bois qui correspondait à ton idée.

- Ce qui n'était pas une mince affaire. Le bois idéal pour la sculpture se faisait toujours plus rare.

- Je pense, malgré tout, que ton métier d'expert agricole devait t'aider à trouver la matière première à un prix abordable.

- C'était un avantage, c'est certain.

- Le bois avait et garde toujours, et de plus en plus, une valeur marchande. Tu trouvais donc de vieilles poutres dont personne ne voulait. Tu aurais plus de mal de nos jours où tout ce qui est vieux est cher tant la vente de "l'authentique" est un business très lucratif. Tu les emportais dans ta voiture, une vieille 203 ou plus tard une Diane et aussitôt arrivé à la maison, tu te mettais au travail, traçais les contours à la craie et attaquais le bois, impatient de sentir comment il allait réagir. Je t'imagine au volant de ta voiture, tourner et retourner cette pièce de bois dans ta tête cherchant par où l'aborder et vers quelle oeuvre elle te mènerait.

- Je choisissais ces pièces de bois avec une grande minutie. Je savais ce que je voulais y faire naître encore fallait-il que la matière le veuille aussi. Le bois devait être, une fois travaillé, l'interprète de mes émotions peut-être pour m'en débarrasser.

- Alors, exorciser la douleur de la mère? Pas certain. Toute ton oeuvre restera empreinte de cette déchirure. Pas un personnage qui sourit ou qui redresse la tête. Pas une main qui se tend sans implorer. Tu étais à jamais marqué par la tristesse, mais au moins tu la faisais partager à tous et cela t'aidait à la dépasser.

- Il n'y avait pas que cette impression de recueillement, je voulais aussi exposer toute une gamme de sentiments parfois contradictoires.

- Ce "recueillement" comme tu l'appelles était doublé d'une pudeur, voire d'une pudibonderie à toute épreuve.

- Vers quel chemin veux-tu m'entraîner?

- Tu suivais à la lettre les avis des saintes Écritures. La sexualité était un sujet tabou. Même tout ce qui pouvait s'approcher du désir était prohibé. S'il y avait un film qui passait à la télévision, tu regardais dans le Télé 7 jours, la côte catholique. Si elle n'indiquait pas "pour tous", pas de film. Un baiser sur l'écran, la télé s'éteignait. Une femme quelque peu dénudée dans un journal, la page disparaissait. Tu avais été élevé comme çà, tu n'allais pas agir autrement. Tu ne pouvais pas imaginer, par exemple, que l'on puisse avoir des relations sexuelles avant le mariage. Là par contre, cette conviction fut mise à rude épreuve par la libération des moeurs dont mon frère fut le représentant dans la maison.

- Ce n'était pas de la pudibonderie, seulement l'expression concrète d'un amour qui ne se donne qu'une fois sous toutes ses formes. Et qui mérite bien pour cela un engagement solennel.

- Cela étant, tu n'étais pas le seul à réagir ainsi. Mes grands-parents paternels, déjà âgés n'avaient plus d'opinion sur le sujet, ils l'ignoraient. Par contre, mon grand-père maternel, le propriétaire de la maison d'Ustaritz, "Aïta", ne rigolait pas non plus avec les bonnes moeurs. Et lui par sa stature et sa voix ne me donnait pas envie de le contredire en quoi que ce soit. Car ayant hérité de ta part une timidité extrême, ce grand-père, fort en gueule me bousculait régulièrement pour me faire réagir et faire de moi un "homme" à sa façon. Sa méthode ne me fut guère d'un grand secours.

- Si tu mets une étiquette prestigieuse sur une bouteille pleine d'un vin ordinaire, celui-ci ne sera pas pour autant changé et le grand vin, privé de son étiquette ne perd pas pour cela de sa qualité. Ton grand-père abusait de sa stature imposante, mais il était seulement maladroit dans sa tendresse.

- À propos de tendresse et puisque tout à l'heure nous parlions d'élan amoureux, nous ne savons rien de ta vie sentimentale avant de rencontrer maman.

- Peut-être qu'il n'y a rien à en dire.

- En feuilletant de vieux albums photo, on peut te voir sur certaines d'entre elles, assis auprès d'une jeune fille souriante que je n'ai pu identifier. Il se peut que ce fût l'une de tes cousines germaines ou de parenté plus lointaine, mais peut-être, était-elle la fille de connaissances de mes grands-parents ou une amie d'une de tes cousines? Elle était ravissante et toi, impeccable, dans un costume clair, à ses côtés, immobile.

- S'exprimer par un geste ou par l'immobilité, le geste peut parler, l'immobilité aussi qui conduit à la solitude même dans les groupes, même dans un couple, chacun reste replié sur soi. Qui ne voit rien autour de soi est seul.

- Tu veux dire que ces photos n'ont rien à dire d'autres que ce qu'elle montre; deux jeunes gens côte à côte et qui ne s'en diront pas plus?

- Interprète cela comme tu veux.

- Les photos datent de 1932, tu avais vingt-quatre ans. Ne me raconte pas d'histoire, elle pouvait être un de tes premiers élans de coeur? Une lumière dans l'obscurité de ta vie? ...Tu ne réponds rien? Donc je ne le saurai jamais. Mais il me plait de croire que tu ais pu recevoir de la tendresse ou plus de la part d'une jeune fille de ton âge à la beauté éclatante, illuminant à jamais quelques photos en noir et blanc.

- Un souhait très romantique. N'oublie pas que l'amour ne se donne qu'une fois.

- Comment peux-tu être sûr que cet élan que tu éprouves pour cette jeune femme n'est pas la genèse de ton histoire d'amour?

- Encore faut-il qu'il y ait eu élan.

- Bien sûr. J'insiste sur cette tranche de vie et cette réserve qui t'habitait. D'abord, parce que sur les photos de l'époque, tu as ce regard lointain, ensuite parce que mes tantes, tes cousines germaines, m'en ont parlé et cette souffrance, ce sont elles qui me l'ont décrite et expliquée.

- Elles n'en connaissaient que l'aspect extérieur et ce qu'elles prenaient pour de la souffrance pouvait être toute autre chose.

- Il est évident que les jours se succédant, la douleur de la mère prit un aspect différent, moins affiché, plus intériorisé. Quand une personne refuse le deuil d'un être cher, rien ne pourra lui rendre l'envie de vivre dans la légèreté. Alors, j'imagine que ma tante Ginette disparut peu à peu des conversations de la maison et que son absence fut acceptée enfin, mais cela ne redonna pas de couleurs aux habits de ma grand-mère ni de la joie dans sa voix. Le coeur restait lourd à jamais même si elle feignait d'avoir dépassé cela. Sur ces photos prises dix ans après la mort de sa fille, son sourire restait timide. Mon grand-père, lui, gardait le visage fermé, peu expressif et je suis frappé par la ressemblance entre le visage de cet homme touché en son coeur par la perte de son unique fille et celui de tes statues. Tu avais représenté la douleur de ta mère dans l'attitude et la tristesse de ton père par le physique.

- À ton âge, on monte... Au leur on descend.

- Et encore, en observant de plus près chacune de tes oeuvres, j'ai l'impression que les visages masculins sont empreints de tristesse, alors que les visages féminins sont plus sereins, plus paisibles comme protégés de sentiments trop négatifs.
Je voudrais rapprocher de " la douleur de la mère", une autre de tes oeuvres que tu as intitulé "l'amour inquiet". Cette sculpture est une maternité où l'on voit deux enfants aux pieds de leur mère. L'un regarde dans une direction alors que l'autre tend les bras vers sa mère qui fuit son regard et scrute l'horizon, le visage inquiet. Encore une fois une ambiance étrange entoure cette oeuvre. La mère ne se préoccupe pas de cet enfant qui l'implore, mais semble chercher au loin une réponse à son inquiétude. L'autre enfant, lui plus petit, ne s'intéresse ni à son frère ou sa soeur, ni à sa mère comme si la dramaturgie qui s'installe ne le concerne pas. Pourtant, la mère, de ses deux mains démesurées, protège chacun de ses enfants.
Cette oeuvre me semble aussi exprimer une douleur. Plus que l'inquiétude d'une mère, il y a dans cette sculpture la préface d'un drame comme l'humanité a parsemé son histoire. Je pense à l'abandon. Un abandon forcé par des circonstances exceptionnelles. L'abandon, de leurs enfants, par ces mères qui savaient qu'elles allaient mourir et qui voulaient, par ce geste, leur donner une chance de survivre.
Tu n'as pas subi la déportation, ni aucun membre de notre famille, ce n'est pas là qu'il faut chercher l'origine de cette oeuvre. Il s'agit d'un autre abandon, plus masqué. Celui d'un amour qui est, mais qui ne se dit plus. Après la mort de ta soeur, tu as pu ressentir cela de la part de tes parents. Et plus spécialement de la part de ton propre père. Je suis persuadé que mon grand-père, homme réservé, n'a rien fait pour t'aimer à coeur et mots ouverts. La plaie, comme je l'ai déjà dit, ne pouvait pas se refermer. On cohabitait sans plus rien se promettre. Ta mère, elle, a dû t'accompagner quelque temps avant de te laisser te débrouiller dans le monde adulte. Y étais-tu vraiment préparé? Je n'en suis pas certain.

-Un artiste en s'exposant dans tous les sens du terme se met à nu, mais garde malgré tout une part de mystère. Car si ses émotions sont là et éclatent dans ses créations, qu'en est-il de l'esprit qui les a laissées s'exprimer?

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